lundi 16 novembre 2009

Super Mao 2009, version améliorée



Réappropriation identitaire : re-Maoïsation à l’ordre du jour?

"Il existe deux genres de culte de la personnalité. Le premier est un culte saint. Par exemple, le culte voué à Marx, Engels, Lénine et Staline, car ces personnages possèdent la vérité entre leurs mains. Le second est un faux culte de la personnalité, de l’adoration aveugle, un culte qui n’a pas fait l’objet d’analyse." Mao Zedong, 1958

Une analyse de Charles Hudon

Il y a à peine un an, très peu de gens prévoyaient que la Chine pouvait échapper à l’effondrement des marchés étasuniens sans entrer en sévère récession. Aujourd’hui, la vigueur avec laquelle la Chine a su orchestrer la reprise commence à faire taire les plus sceptiques. Alors que l’Occident rationnalise les ressources selon une logique de crise, la Chine, elle, se permet le luxe de l’extravagance. Le dernier exemple en date remonte à la semaine dernière : la mise en chantier, à Changsha, d’une statue de 32 mètres de haut représentant la tête de Mao Zedong. Le coût de cette entreprise est évalué à 300 millions de RMB (plus de 45 millions de dollars). Outre les implications économiques d’une pareille démesure, cette construction soulève un questionnement quant à la démarche idéologique sous-entendue par un tel projet.

mercredi 11 novembre 2009

L'Arctique aux ours polaires...et aux Chinois!?





Un texte de Nicolas Laflamme

Qui peut bien s’intéresser à l’Arctique? Les ours polaires, la Russie, le Canada, les États-Unis, le Danemark, la Norvège? Toutes ces réponses m’apparaissent bien cohérentes. Toutefois, sans être voisin, d’autres acteurs se sentent concernés par la région arctique, ses ressources naturelles et sa situation stratégique. La Chine est l’un d’eux.

Ma récente lecture de l’article « La Chine doit absolument prendre part le plus vite possible au contentieux du pôle Nord » (中国必须尽快要加入北极之争) publié par le China.com (中华网) me poussa sur la route de la découverte des intérêts chinois dans le grand Nord. À vrai dire, la position chinoise n’a rien de surprenante. Lorsqu’un pays atteint un certain seuil de développement, ses intérêts ne se limitent plus qu’à l’intérieur de ses frontières, mais s’étendent plutôt à la planète toute entière. À ce sujet, nous pouvons prendre l’exemple de l’Union Européenne. Celle-ci a tenu en février dernier des exercices militaires dans le Nord avec les pays européens de la région arctique (Islande, Danemark, Norvège, Suède, Finlande). Ces manœuvres visaient à affirmer sa volonté de prendre également part aux enjeux reliés au pôle Nord. La puissance montante qu’est la Chine, de plus en plus consciente de son poids au sein de la communauté internationale, veut aussi faire entendre son opinion au sujet de l’Arctique. La Chine ne revendique évidemment pas avoir droit à toute la région arctique. C’est précisément les eaux internationales de l’océan Arctique, que les pays nordiques se disputent, qui intéressent la Chine. C’est sur cet aspect que se base ses visées polaires.

lundi 9 novembre 2009

La Chine et l’amour transnational





Un texte de Charles Hudon

Mondialisation, village global, ouverture économique, la Chine moderne est de plus en plus exposée à l’étranger… et aux étrangers! De nos jours, de plus en plus de visiteurs se rendent en Chine, s’y installent, y vivent, tout comme de plus en plus de Chinois quittent la Chine pour aller séjourner outre-mer. En contact les uns avec les autres, les relations amoureuses transnationales deviennent naturellement plus fréquentes. Bien entendu, cette réalité ne concerne pas la totalité des chinois. Pour bon nombre de campagnards, les « laowais » [étrangers]demeurent des créatures télévisuelles. Dans un pays où la modernité et la tradition entrent souvent en conflit, que pense la Chine de l’internationalisme amoureux? Est-ce que les mœurs se libéralisent aussi vite que l’économie? Un article publié dans de le Huanqiu Shibao du 26 octobre dernier laisse sous-entendre qu’il existerait peut-être un léger décalage entre l’opinion de Pékin et celle de la population en général.

mercredi 4 novembre 2009

Une nouvelle pomme de discorde entre Delhi et Beijing





Une analyse de Nicolas Laflamme

Les relations sino-indiennes sont encore une fois mises à l’épreuve. L’une des plus récentes querelles vient du fait que depuis le mois de mai dernier, le gouvernement chinois émet aux étudiants et aux hommes/femmes d’affaires du Cachemire indien des visas remplis à la main sur des pages séparées, brochées à leurs passeports. Nous pouvons en toute légitimité questionner la stratégie chinoise d’accorder un traitement spécial aux citoyens d’une région indépendantiste alors que la Chine est elle-même aux prises avec des mouvements internes sécessionnistes dans ses provinces du Xinjiang et du Tibet.

lundi 2 novembre 2009

Indiana Jones à l’asiatique : la Chine à la recherche de reliques légendaires





Un billet de Charles Hudon

Art islamique, antiquités égyptiennes, sculptures romaines, fresques amérindiennes… comment ces œuvres, en provenance des quatre coins de la planète, ont-elles pu se retrouver dans les plus grands musées du monde? Dans quelles conditions ces pièces furent-elles acquises? À qui appartient le patrimoine culturel mondial? La Chine se joint au débat et son influence grandissante sur la scène internationale pourrait jouer un rôle déterminant dans le règlement de cet enjeu.

Afin de comprendre la position de la Chine, il suffit de se poser quelques questions toutes simples. Par exemple, que diriez-vous si un étranger s’infiltrait dans votre maison, s’emparait de plusieurs objets ayant de la valeur à vos yeux et, avant de partir, mettait feu à votre domicile? Que feriez-vous si, peu de temps après, au vu et au su de tous, vos articles étaient mis en vente sans que la loi ne puisse faire quoi que ce soit pour protéger vos droits? Bien qu’il soit difficile de prédire qu’est-ce qu’un individu ferait dans une telle situation, je crois que nous pouvons nous entendre pour dire qu’il serait sans doute furieux, et à juste titre.