mercredi 9 septembre 2009

Tels des fantômes affamés dans le nouveau Chinatown

Dès les premiers jours de la belle saison, accompagné d’amis sinophiles et gourmands, je me proposais d’assouvir une foudroyante envie de manger chinois en explorant le « nouveau Chinatown » de Montréal. Le plan d’action était fort simple : goûter un maximum de plats dans un maximum de restaurants en un après-midi!

Gonflés à bloc par l’article de Cedric Sam (du blogue Comme les Chinois) décrivant les merveilles culinaires des rues jouxtant la Ste-Catherine entre Bishop et Atwater, armés d’une carte marquant d’un « X » chaque resto ou épicerie comme autant de trésors à découvrir, nous étions résolus à donner la chance à autant de candidats de devenir notre nouveau restaurant chinois préféré à Montréal.

À la différence du Chinatown officiel, fermement empreint des vagues migratoires antérieures en provenance de Hong Kong, de Taiwan, du Vietnam du Sud, du Laos et du Cambodge*, le « nouveau Chinatown » est le lieu d’une forte immigration venant de Chine continentale, généralement de langue mandarine. Bref, un endroit tout indiqué pour satisfaire nos palais habitués à la cuisine du Nord.


Et nous ne fûmes pas déçus! Dès la première escale, dumpling frais, nouilles faites main et 肉加莫(ròujiāmò) nous ont retenu à table pendant près de deux heures, menaçant sérieusement de saborder notre plan d'en goûter plus… La témérité de notre joyeuse équipée et surtout le désir de mettre la main sur quelques brochettes 串儿 (chuānr) ont toutefois vite fait de nous envoyer en direction d’une seconde tablée qui porta un coup délicieusement fatal à ce qui subsistait de notre appétit.

Rassasiés de corps et d'esprit, ayant réprimé un instant la nostalgie de nos épopées culinaires de jadis en Chine, le reste de l'après-midi fut consommé à visiter les petites épiceries du coin et prendre connaissance des menus d'autres restos que nous hanterons dans nos visites futures...

Mais je n'en révèlerai pas plus ici et laisse aux gourmands le plaisir de la découverte. Imprimez donc la carte du quartier et dites-vous que pour manger chinois sur l’île, vaut mieux passer à l’ouest!

Simon Hobeila à Montréal

*Sur l'histoire des Chinois à Montréal et du Chinatown, voir Denise Helly, Les Chinois à Montréal, 1877-1951, Institut québécois de recherche sur la culture, 1987, 315 p.

2 commentaires:

Cedric a dit…

Chouette! Le 师傅 vous a donné accès à sa cuisine?!

J'ai bien hâte d'essayer le Qing Hua à son nouvel emplacement.

Simon Hobeila a dit…

Oui, ce jour-là, il y avait le maître ès nouilles et le maître ès dumplings: tout a été préparé sous nos yeux, au moment de la commande. Lors de notre dernière visite par contre, les dumplings étaient déjà faits et sortis tout droit du congélo :( D'ailleurs, j'ignore si le resto a changé de mains car je n'ai jamais revu ces cuisiniers... Dommage!

Qing Hua, hein? 好啊!